lundi 12 novembre 2012

The Cultural Construction of Emotion


Texte de Patrick Forest

Potter, Sulamith Heins. «The Cultural Construction of Emotion in Rural Chinese Social Life»,  Ethism Vol.16, No.2 (Jun. 1988), p.181-208

Sulamith Heins Potter est une doctorante en anthropologie de l’université Berkeley, où elle était chercheuse associée à l’époque de la rédaction de cet article. D’abord intéressée par l’étude culturelle du nord de la Thaïlande, ce qui mènera à la parution de «Family Life in a Northern Thai village», elle s’est tournée par la suite à l’étude anthropologique des villageois au sein de la République de Chine.  Dans l’article étudié cette semaine, l’auteur tente de cerner la place des sentiments au sein de la société chinoise d’un point de vu anthropologique, notamment en se basant sur quelques observations, entrevues ou encore sur quelques auteurs.

L’auteur utilise, dans un premier temps, une approche comparative afin de nous aider à mieux comprendre la différence qui existe entre notre culture occidentale et la culture rurale en Chine. Alors qu’en Occident les émotions sont omniprésentes dans les relations interpersonnelles, l’auteur avance que les Chinois ont tendance à les mettre de côté, voir à les refouler. La raison serait qu’ils croient que les émotions sont inutiles lorsque vient le temps de créer où des perpétués le tissus social. Ils ont en fait une définition bien différente de ce qui est important chez une personne : plutôt que de chercher les éléments personnels, tels le tempérament ou les goûts, les Chinois vont plutôt s’attarder sur des éléments relatifs à sa place dans la société, avec en tête de liste le travail.
Les exemples donnés par l’auteur de cette approche sont nombreux dans le texte. Nous pouvons citer, par exemple, la relation entre les parents et leurs enfants. Plutôt que de s’occuper d’un enfant qui pleur, les parents le laissent faire pour lui apprendre que les émotions ne sont en aucun cas utiles à la vie en société. Cela ne veut pas dire que les émotions dévoilées en public sont totalement effacées et l’auteur nous donne une bonne page d’exemple de paysans chinois ayant succombé aux émotions. En fait, comme les villageois savent que leurs émotions seront inutiles à obtenir quelque chose, ils pensent qu’elles ne seront pas dangereuses à l’ordre social. Généralement, ces expressions sentimentales sont effectuées dans des situations où les dés sont déjà joués, comme dans la mort d’un proche. Ainsi, voir un homme en dépression depuis que sa femme est morte sera vu comme acceptable puisqu’il ne peut affecter l’ordre des choses. Cette importante différence culturelle serait la cause de bien des problèmes de perception, apportant même la réputation qu’ont les Chinois d’être insondable. 

La différence va jusqu’au mariage, élément occupant une grande partie de l’article. Plutôt que de baser le mariage sur les valeurs de l’amour comme en occident, les Chinois le basent sur le travail. Même, connaître le mari avant le mariage est plutôt mal vu, souvent comparé à de l’inceste. La seule chose d’importante dans le mariage est les bons sentiments demandés. Mais encore, il n’est pas question de proximité entre les deux individus, mais plutôt d’une forme d’altruisme consistant à focaliser sur les bons points de l’autre parti.
 Cet article traite de manière plutôt convaincante les ‘’sentiments à la chinoise’’, bien qu’elle peut pêcher par généralisation par moment. Il reste qu’il peut nous aider à mieux cerner les raisons poussant certaines réactions ou encore absence de réaction des Chinois dans le cadre de la révolution culturelle.


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