mardi 16 octobre 2012

Lectures pour la semaine prochaine

Patrick, K.K. Huang, "Face and Favor"
Jocelyn, Skinner, "Marketing and Social Structure, Part III"
Virginie, Hua et Thireau
Steven, Goossaert et Palmer, Religious Question, ch. 1
Amélia, Goossaert, "Destin de la religion chinoise"

lundi 15 octobre 2012

Enquête sociologique sur la Chine, 1911-1949


Virginie LEDUC (Billet 1)

Linshan Hua, Isabelle Thireau, Enquête sociologique sur la Chine, 1911-1949. Paris : PUF, 1996. 315 p.

Hua Linshan et Isabelle Thireau sont tous deux chercheurs au Centre d’études sur la Chine moderne et contemporaine. Leur ouvrage Enquête sociologique sur la Chine, est l’une des premières et nombreuses collaborations qu’ils ont réalisées ensemble. Linshan est un historien et Thireau est une sociologue. 
Comme les auteurs l’indiquent dans leur introduction, cet ouvrage est né du projet de comprendre ce que le lien social tel qu’il s’élabore aujourd’hui dans le monde rural chinois, doit à l’héritage de périodes très contrastées de ce siècle. Enquête sociologique sur la Chine est une étude monographique qui analyse le lien social tel qu’il était vécu dans une localité du sud de la Chine entre 1911 et 1949. Le choix de la localité, celle de la région de Conglou dans le district de Taishan de la province de Guangdong, c’est fait un peu naturellement puisqu’il s’agit en fait la localité d’origine de l’un des auteurs (Hua Linshan).  Le but de cet ouvrage, était, pour les auteurs, de procéder à l’analyse d’une seule et même localité avant et après 1949 (cet ouvrage, qui aborde les années 1911 à 1949, est en fait la première partie d’un projet qui s’étendrait bien au-delà de 1949). La localité étudiée est caractérisée par l’importance des rapports lignagères et des groupes localisés, organisés selon le principe de descendance patrilinéaire. Ce livre porte donc sur le lignage de Mai de Conglou, lequel rassemble les habitants de onze villages. Pour arriver à leur fin, les auteurs, en plus d’utiliser des documents écrits, tels les archives locales ou généalogiques concernant la période avant 1949, ont eu recours à des entretiens avec 65 personnes (d’une durée de trois à soixante heures selon les personnes). Ces entretiens ont débutés en 1985 et se sont achevés en 1992. Les personnes entretenues pour le but de cet ouvrage sont soit des émigrants ayant vécus à Conglou, ou des Chinois qui y résident encore.

Conflits villageois dans la Chine du XXe siècle


Steven Peng-Seng 

Bianco, Lucien. « Conflits villageois dans la Chine du XXe siècle ». Études rurales, numéro 157-158 (2001). p.43-63. 

L'article « Conflits villageois dans la Chine du XXe siècle », publié dans la revue Études rurales, a été écrit par Lucien Bianco, un historien et sinologue français. Il est spécialisé dans l'histoire paysanne chinoise du 20e siècle. Il a entrepris des études à l'École nationale des langues orientales. En 1968, il est diplômé en histoire et a fait un mémoire sur l'histoire de la Thaïlande. Il est présentement directeur de recherche émérite au Centre national de la recherche scientifique et est directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales retraité. Il a écrit de nombreux articles et quelques livres sur l'histoire chinoise. Son livre, publié en 1968, Les origines de la révolution chinoise 1915-1949 fut très important dans les études chinoises en France. Plus tard,  en 2003, il publia Peasants Without the Party : Grass-Roots Movements in Twentieth-Century China qui gagna le prix Levenson.  

Marketing and Social Structure in Rural China : Part II


Billet de Jocelyn Morand-Contant

Skinner G. William, « Marketing and Social Structure in Rural China : Part II », The Journal of Asisan Studies, Vol. 24, No. 2 (Feb. 1965), p.195.-228.

G. William Skinner est un anthropologue et était également professeur à l’Université Cornell en anthropologie et en études asiatiques. Il a fait ses études à Cornell et a terminé son doctorat en anthropologie en 1954. Ses études sur la Chine ont une approche régionale et il utilise beaucoup les cartes qu’il considère comme données-clés en ethnographie. Il est décédé depuis 2008.

Dans cette deuxième partie de l’analyse des marchés en Chine rurale, Skinner décrit au lecteur l’évolution que subit la Chine rurale entre les années 1900 et 1950. Il explique tout d’abord que la configuration des villages n’est pas la même entre les régions côtières/planes et les régions montagneuses/collinaires. Les premières régions ont des villages plus populeux et plus grand que ceux en montagnes. Cela fait en sorte que les nouveaux villages en régions côtières/planes ont plus de difficulté à se tailler une place que les villages en région montagneuse/collinaire qui ont eux de grands espaces pour croître. Skinner dit qu’il y a un lien de corrélation entre la grandeur des villages ainsi que la productivité agricole. Plus la région a de grands villages, plus sa productivité agricole est grande.

dimanche 14 octobre 2012

The House of Lim


Amelia Lecousy
Billet 2

Margery Wolf, The House of Lim; A study of a Chinese Farm Family


WOLF Margery, The House of Lim; A study od a Chinese Farm Family, New York : Appleton-Century-Crofts, 1968, pp.99-114 (chapitre 8, Tan A-Hong : An adopted daughter).

Margery Wolf est la femme d’un anthropologue américain connu sous le nom d’Arthur Wolf. Ils ont vécu plusieurs mois au sein d’une famille chinoise dans un village à l’extérieure de la ville de Taibei (à Taiwan), vers la fin des années 1950 ou le début des années 1960. Le livre qu’elle a écrit – et le texte que nous lisons présentement – a été rédigé à la suite de son expérience dans le village.
Margery met l’emphase particulièrement sur la prostitution – surtout chez les filles « adoptées » – et essaye de montrer et comprendre les relations entre une mère et sa fille. Margery Wolf arrive à une conclusion assez pessimiste sur la vie de Chun-ieng qui accepte finalement la profession de sa mère (prostitution) en se détournant de son rêve de vivre une vie « normale », c’est-à-dire, une vie de famille avec un mari et des enfants légitimes.

La Vie des paysans chinois


Patrick Forest

Arthur H. Smith,  La Vie des paysans chinois. Traduction par B.Mayra et le Lt-Cl de Fonlongue, Paris, Libraire Payot, 1930, chapitre 1 à 3.

 La vie des paysans chinois est un livre publié originalement en anglais, en 1899, et écrit par Arthur Smith, un missionnaire présent en Chine de 1872 jusqu’à la moitié des années 1920. Ses trois livres portant sur la Chine, Village Life in china; a Study in Sociology, China in Convulsion et Chinese Characteristics, on fait de lui le missionnaire le plus connu aux États-Unis.  Il sera d’ailleurs au cœur de l’action lors de la révolte de boxers, étant parmi les assiégés à Pékin.

Dans La vie des paysans chinois, l’auteur tente de dresser le portrait de la vie rurale en Chine, chaque chapitre s’attardant sur un aspect. Le chapitre 1 s’attarde sur l’aspect global du village et de sa place en Chine. Pour ce faire, il tente d’estimer la population rurale via les données fragmentaires dont il dispose.  Cette étude démographique rencontre un problème notable : le manque d’intérêt des Chinois pour les questions de statistique. Il va tout de même citer deux études, une donnant environ 531 personnes par mille carrés et l’autre donnant 2 129 personnes par mille carrés à l’extérieur des villes.

Marketing and Social Structure in Rural China


Billet de Jocelyn Morand-Contant

Skinner G. William, « Marketing and Social Structure in Rural China : Part I », The Journal of Asisan Studies, Vol. 24, No. 1 (Nov. 1964), p.3.-43.

G. William Skinner est un anthropologue et était également professeur à l’Université Cornell en anthropologie et en études asiatiques. Il a fait ses études à Cornell et a terminé son doctorat en anthropologie en 1954. Ses études sur la Chine ont une approche régionale et il utilise beaucoup les cartes qu’il considère comme données-clés en ethnographie. Il est décédé depuis 2008.
Cette partie du livre de Skinner nous décrit comment fonctionne le système des marchés en Chine rurale. Aussi, il nous explique en quoi ce système économique sert également de structure sociale pour les communautés paysannes. 

Dans le début de sa première partie, Skinner nous explique les différentes terminologies qu’il a choisies pour définir l’importance des marchés en Chine. On peut diviser les différents marchés en 6 catégories. Il les place en ordre croissant comme suit : marché mineur, marché standard, marché intermédiaire, marché central, cité locale et cité régionale. Skinner fait également un lien de corrélation entre la grosseur d’un marché et son statut administratif. Plus le marché est important, plus il y aura de chance qu’il tombe sous l’administration impériale. Cette tendance est tout à fait logique, car, plus un marché est grand, plus les taxes perçues sur le commerce le sont aussi. Les petits marchés (mineur et standard) sont exclusivement contrôlés par des organisations locales.