mardi 30 octobre 2012

Lectures pour la semaine prochaine


Virginie, Chang-Tai Hung, “Repainting China: New Year Prints (Nianhua) and Peasant Resistance in the Early Years of the People's Republic"
Patrick, Wei Li and Dennis Tao Yang, “The Great Leap Forward: Anatomy of a Central Planning Disaster.” 
Amélia, Liu Xiaojing, « ‘Prendre’ pour survivre durant la grande famine de 1958-1961 ».
Steven, Yifu Lin, “Collectivization and China's Agricultural Crisis in 1959-1961.”
Joceyn, Jing Jun, The Temple of Memories. 

lundi 29 octobre 2012

L’édification du parti-État chinois au village


Steven Peng-Seng

Ngo, Thi Minh-Hoang. « L’édification du parti-État chinois au village : Le cas de la politisation des milices populaires (1937-1949) ». Vingtième Siècle. Revue d’histoire, No.1 (2009). P. 109-122.
Le texte L’édification du parti-État chinois au village : le cas de la politisation des milices populaires (1937-1949) a été écrit par Thi Minh-Hoang Ngo. Celle-ci est historienne et chercheuse en histoire moderne et contemporaine de la Chine. Ngo travaille surtout autour de la thématique du communisme chinois. Ainsi, depuis 2007, elle a publié quelques articles sur divers aspects de la Chine communiste, notamment sur les campagnes et les villages.

L’article de Ngo a pour objectif de montrer que les dirigeants communistes chinois ont monté un État en établissant les institutions du parti à partir d’organisations chinoises de type traditionnel tel que les milices d’autodéfense des villages. Pour ce faire, l’auteure a divisé son texte en quatre parties. La première aborde comment les milices sont formées : à partir de paysans pauvres et de tenanciers agricoles rassemblés par un intellectuel souvent appelé par le Parti communiste chinois. Ces milices portent le nom d’équipe autodéfense et se base sur le modèle des milices des villages traditionnels composés de paysans soldats. Ensuite dans la deuxième partie, Ngo traite de l’intégration de ces milices au sein du parti-État. Ainsi, progressivement, ces équipes d’autodéfense se détachent du noyau local pour graduellement intégrer l’armée régulière. Dans la troisième partie, l’auteur explique le rôle des notables et de l’élite intellectuelle dans les milices. Ceux-ci avaient pour mission de transformer les milices traditionnelles en des unités plus nationales et qu’elles adhèrent à l’idéologie communiste pour défendre la nation face à l’invasion japonaise. Enfin, la dernière partie du texte explique la formation d’une nouvelle élite au sein de ces milices. Comme Ngo le mentionne, les milices s’identifiaient toujours à leur village avant tout, et ce, malgré les tentatives de rééducation. 
Ngo conclut que le principal obstacle à l’implantation du parti-État dans les villages était le fait que les villageois continuaient toujours à s’identifier au village et agissaient toujours pour le bien de leur village et non de la nation. Les campagnes de rectification et de restructuration menées par les notables et intellectuels chinois avaient pour objectif de mettre fin à ce « localisme ». Selon l’auteure, la formation d’une nouvelle élite au sein des milices a permis de donner un sentiment national à ceux-ci. 

Entraide spontanée, entraide provoquée en Chine rurale


Amélia Lecousy
Billet 4

AUBERT Claude, YING Cheng et KICHE Leung. Entraide spontanée, entraide provoquée en Chine rurale : l’intervention communiste (1943-1944). Dans : Annales. Histoire, Sciences Sociales, 37e année, no. 3 (Mai-Juin 1982), pp. 407-433. 

Claude Aubert est ingénieur agronome et sinologue, né en France, en 1936. Il est surtout connu pour ses ouvrages sur l’alimentation. Il est présentement directeur de recherche à l’INRA et est le fondateur de la revue Terre vivante. Cheng Ying est anthropologue originaire de Taiwan et a partagé pendant un an la vie quotidienne des habitants du village de Mancang, pour essayer de comprendre leur mode de sociabilité. Elle travaille à l’EHESS et a publié de nombreux articles et livres sur les villages et paysans, notamment, Les paysans de Mancang : Chronique d’un village taïwanais, en 2000. Enfin, pour ce qui est de Leung (Angela) Kiche, elle est professeur et directrice du département d’histoire de l’Institut de Hong Kong. Elle a publié de nombreux livres en anglais, en français et en chinois. Son champ d’étude se focalise sur la culture médicale dans la Chine du Sud à la fin du 19e siècle, début 20e.

Dans l’Entraide spontanée, entraide provoquée en Chine rurale : l’intervention communiste (1943-1944), les auteurs désirent examiner les traditions communautaires, plus particulièrement, l’entraide agricole spontanée et les coutumes anciennes qui lui sont associées. Ils veulent démontrer qu’avec la tradition, le paysan chinois n’était pas du tout préparé à la venue du collectivisme, innovation du projet communiste. D’une entraide agricole spontanée (les paysans prennent l’initiative par eux même de s’entraider), le communisme emmène ainsi une entraide agricole provoquée (le parti communiste va obliger tous les paysans – qu’ils veuillent ou non – à s’entraider collectivement) dès 1940. Aubert, Ying et Kiche vont arriver à la conclusion que traditionnellement, le paysan échappait à l’emprise du gouvernement dans sa vie de tous les jours (comme nous l’avons vu le cours précédent). Avec l’arrivé des communistes au pouvoir, le gouvernement va s’ingérer dans les affaires paysannes, organisant tout prenant des jeunes paysans dans son armée. Les paysans vont alors essayer de retrouver leur autonomie d’antan. 

Paysans et communistes dans la conquête du pouvoir


Billet de Jocelyn Morand-Contant

BIANCO, Lucien, « Paysans et communistes dans la conquête du pouvoir » dans Jacqueries et révolution dans la Chine du XXe siècle, p.429-455.

Lucien Bianco est un historien et sinologue français. Il se spécialise dans l’histoire de la paysannerie chinoise du XXe siècle. Il a obtenu son agrégation d’histoire en 1968 à la Sorbonne. Il a également travaillé dans plusieurs universités Harvard, Oxford, Hong Kong, etc. Il est maintenant directeur d’études à l’École des hautes études en science sociale (EHESS) et directeur du Centre de recherches et de documentation sur la Chine contemporaine.

Le chapitre du livre de Bianco traite de la période de 1937 à 1945. L’auteur démontre dans ce chapitre que la révolution chinoise n’est pas une révolution paysanne, mais plutôt une révolution des communistes aidés par la paysannerie. Il explique les relations entre les différents acteurs de la révolution : communistes, paysans, force japonaise, propriétaires terriens et intellectuels. L’auteur s’intéresse surtout aux réactions et aux comportements de la paysannerie à cette époque.

dimanche 28 octobre 2012

Peasant Nationalism and Communist Power


Virginie Leduc (Billet 3)

JONHSON, Chalmers A., Peasant Nationalism and Communist Power: The Emergence of the Revolutionary China 1937-1945, Stanford University Press, 1962, 256p.

Chalmers A. Jonhson (1931-2010) était un  auteur et professeur de sciences politiques à l’Université de Californie et à l’Université de San Francisco. Il a de plus, servi dans la guerre de Corée, été consultant pour la CIA de 1967 à 1973, et a présidé le Centre d'études chinoises à l'Université de Californie de 1967 à 1972. Il a également été président et co-fondateur du Japan Policy Research Institute, une organisation qui fait la promotion et l'éducation, pour le grand public, du Japon et de l'Asie. Bien qu’au cours des dix dernières années, Johnson c’est  largement fait connaître pour ses ouvrages très critiques sur l'Empire américain, la majeure partie des ses recherches ont été dévouées aux études de la Chine et du Japon. Son ouvrage : Peasant Nationalism and Communist Power: The Emergence of the Revolutionary China 1937-1945, paru en 1962 est sa première contribution aux études chinoises et elle en en fait sa dissertation de Ph.D.  Pour cette étude, Jonhson a utilisé majoritairement les archives de l’Armée Japonaise (qui sont en grande partie des documents chinois confisqués durant la guerre et traduit en japonais). 

The Yenan Way in revolutionary China


Selden, Mark, The Yenan Way in revolutionary China, Cambridge, Harvard University press, 1971 chapitre 7.
Billet par Patrick Forest

Diplômé d’un PHD en histoire de la Chine moderne, Mark Selden est ce que nous pouvons considérer comme une sommité des questions est asiatique. Coordinateur de The Asia-Pacific Journal : Japan Focus, chercheur au département de l’Asie de l’Est à l’université Cornell  et professeur d’histoire et de sociologie à l’université de Binghamton, l’auteur s’est fait connaître grâce à ces nombreux ouvrages sur la question chinoise, notamment son premier livre : The Yenan Way.  Supporté par une impressionnante bibliographie composée de source à la fois communiste que non communiste, l’auteur tente d’étudier les débuts de la révolution, alors que le Japon frappait aux portes de la Chine. Le chapitre 7 s’attarde en particulier sur l’évolution effectuée dans les villages éloignés des grands centres communistes, affecté par de nouvelles politiques visant à les désenclaver et à les moderniser.