mardi 27 novembre 2012

Lectures pour la semaine prochaine

Jocelyn, Laurence Roulleau-Berger et Shi Lu,  « Migrations internes et accès aux marchés du travail urbains à Shanghai »
Amélie, Isabelle Thireau et Chang Shu, « La parole comme arme de mobilisation politique »
Patrick, Solinger, “Citizenship Issues in China's Internal Migration: Comparisons with Germany and Japan” 
Steven, Lei Guang “Guerilla Workfare:  Migrant Renovators, State Power, and Informal Work in Urban China” 

lundi 26 novembre 2012

Le Barrage des Trois Gorges


Billet de Patrick Forest

Sanjuan, Thierry et Béreau, Rémi. «Le Barrage des Trois Gorges, Entre pouvoir d’État, gigantisme technique et incidences régionales», Hérodote, N.102 (Mars 2011), p.19 à 56.

Thierry Sanjuan est un sinologue titulaire de la chaire d’Asie méridionale et orientale à l’université Paris-1 et le coauteur de l’article, Rémi Béreau, provient de la même université. Dans le présent article, parut dans la revue La Découverte, les auteurs tentent d’analyser le grand projet qu’est le barrage des Trois Gorges d’un point de vu géographique, en le replaçant dans le contexte d’un Parti communiste chinois en perte de vitesse et d’une modernisation rapide de la Chine. Leur questionnement pourrait se poser comme suit : ce grand projet technique est-il le signe d’un régime qui se cherche une nouvelle idéologie ou le signe que le pays est en voie de développement? Le parallèle qui est fait dans l’article entre ce projet et les autres grands symboles chinois, tels la grande muraille et les canaux, est pour le moins intéressant.

Paysans en crise et femmes manquantes


Virginie Leduc – Billet 6
BOCHUAN, He « La crise agraire en Chine. Données et réflexions. », Études rurales
Vol. 179, No. 1 (2007), p. 117 à 132.

&

ATTANÉ, Isabelle « En Chine, des millions de femmes ‘manquantes’ », Outre-terre Vol. 2, No 15 (2006), p. 471-479.

 « La crise agraire en chine. Données et réflexions. » de He Bochuan
He Bochuan est un auteur chinois qui s’intéresse particulièrement au sort des régions rurales de la Chine. L’article proposé est en fait une traduction du chinois (par Sylvie Gentil) commandée par  la revue Études rurales. Dans cet article l’auteur veut exposer la gravité de la crise agraire à laquelle à la Chine est présentement confrontée. Cette crise, sans précédent selon l’auteur, aurait débutée dans les années 90 avec des réformes et des réquisitions de terres  par les gouvernements locaux, qui laisseraient encore la Chine sous le joug de lourdes conséquences. L’auteur affirme qu’environ 5% de la surface des terres arables auraient disparues depuis les années 90.

Les paysans chinois aujourd’hui


Amélia Lecousy Mardi 27 novembre 2012
Billet 7

Chan Guidi et Wu Chuntao, Les paysans chinois aujourd’hui : trois années d’enquête au cœur de la Chine / traduit du chinois par Shenyi Luo. Paris : Bourin éditeur, 2007, chapitre 1 « Le miroir de l’histoire », pp. 19-51.

Chen Guidi est né dans la province de l’Anhui, en 1942. Il est membre de l’Association des écrivains de Chine et a publié plusieurs oeuvres. Un de ses ouvrages les plus connu – et co-écrit également avec Wu Chuntao (sa femme) – est A Survey of the Chinese Peasants, publié en 2004.
Wu Chuntao est née dans une famille paysanne dans la province de Hunan, en 1963. Elle est diplômée du département de chinois de l’université de Nanjing et a écrit de nombreux romans, essais, reportages et scénarios. Elle a également obtenu le prix de la « littérature contemporaine ». Après avoir écrit Les paysans chinois aujourd’hui : trois années d’enquête au cœur de la Chine et dû à ce qu’ils ont dévoilés, Chen Guidi et Wu Chuntao doivent désormais vivre cachés.

Taxation without Representation


Steven Peng-Seng

Bernstein, Thomas P. et Xiabao Lü. « Taxation without Representation: Peasants, the Central and the Local States in Reform China », The China Quarterly, No. 163 (2000), p. 742-763.

L'article présenté ici a été coécrit par Thomas P. Berstein et Lu Xiabao. Berstein est un professeur retraité de science politique à l'université Columbia spécialisé sur la politique comparative, la Chine et le système communiste. Il a écrit sur la collectivisation des terres en URSS et en Chine. Quant à Xiabao, il est un professeur en science politique de l'université Columbia. Ses champs de recherche sont la transition postsocialiste, la corruption, les réformes et les relations entre les entreprises et le gouvernement en Chine. 
Dans cet article, les auteurs tentent de dresser un portrait global de l'imposition des taxes sur les villageois en Chine rurale depuis les années 1980. À travers ce portrait large, ils analysent les impacts et conséquences des taxes sur les villageois, des problèmes que cela engendre et de la manière que le gouvernement chinois réagit pour remédier à ces problèmes. 

Tout d'abord, les auteurs présentent les diverses taxes qu'on impose sur les villageois. Il y a, en Chine, plusieurs taxes et frais pour différentes choses (registre de naissance, licences, etc.). Il y a également des collectes de fonds volontaires, mais la plupart des cadres forcent les villageois à donner à celles-ci. Selon, les auteurs le problème fondamental de ces taxes repose sur le niveau de taxation qui dépasse largement les limites permises selon les politiques établies. Dès lors, beaucoup de cadres locaux ont de la difficulté à percevoir les taxes pouvant mener ceux-ci à user de la violence ou même mener des personnes à se suicider. 
Un problème important dénoté par les auteurs est la disparité des perceptions des taxes entre les différents revenus et régions en Chine. En effet, le caractère régressif des taxes n’est pas proportionnel selon les revenus entre les personnes et les régions. Les gens moins fortunés paient plus de taxes que les gens plus fortunés et les régions plus riches paient moins de taxes que les régions pauvres en Chine. Ensuite, les auteurs se sont attardés à la réaction du gouvernement chinois. Pour celui-ci, il est indéniable d'avoir l'appui de la masse rurale et donc de se mettre de leur côté. Une lourde imposition des taxes pourrait nuire au Parti communiste chinois. Du coup, le gouvernement a établi, entre 1986 et 1996, 25 édits sur les taxes pour tenter de régler le problème. Il persiste tout de même puisqu'il n'existe pas vraiment de coordination entre le centre et les cadres locaux reflétant ainsi que le système administratif a des failles. Par conséquent, cela amène à des manifestations et protestations de la part des paysans. Celles-ci varient, elles peuvent être pacifiques ou violente, individuelle ou collective, spontanée ou organisée. 
Dès lors, depuis les années 1980, il y a eu plusieurs milliers de manifestations paysannes. Ayant peur que cela déstabilise le régime, le PCC a entrepris plusieurs mesures pour arrêter les manifestations, dont l'établissement des élections villageoises. Ces élections ont pour but de mettre fin à la corruption des cadres et  de donner une voix aux paysans. Pour conclure, les auteurs comparent les élections à la ligne de masse de Mao, insistent sur le fait que les protestations persistent toujours et que le gouvernement devrait établir des taxes standardisées.
Pour soutenir leur texte, Bernstein et Xiaobao utilisent diverses données du gouvernement chinois et certaines études externes. Ils utilisent également plusieurs sources secondaires. 
Dans le cadre de notre cours, cet article nous dévoile un aspect important de la relation entre le village et le gouvernement: la perception des taxes et impôts. Il permet de mieux comprendre la réalité des villages, celles des inégalités entre les ménages et les régions et celles des failles des politiques de l'État chinois. Le bilan que dressent les auteurs est alarmant, la lourde imposition des taxes pèse sur la stabilité du monde rural et le PCC a intérêt de maintenir cette stabilité si elle désire rester au pouvoir. Le manque de coordination entre l'État et les cadres locaux démontre clairement une faille dans le système administratif où on peut voir que le gouvernement chinois semble être de moins en moins présent dans le monde rural.



Le peuple de Mao


Billet de Jocelyn Morand-Contant

Frolic, Michael B. “Le peuple de Mao : Scènes de la vie en Chine révolutionnaire », Paris, Témoins Gallimard, 1982, 265 pages.

Michael B. Frolic est professeur émérite au département des sciences politiques à l’Université de York à Toronto. Il est également le directeur du Asian Business and Management Programme.  Il travaille notamment sur les relations internationales entre la Chine et le Canada.
Le Peuple de Mao est un livre composé de 13 petites histoires racontées par des Chinois qui se sont réfugiés à Hong Kong. Frolic a recueilli leur histoire entre 1971, 1974 et 1975. Les  narrateurs ce ces histoires peuvent être soit des hommes ou des femmes, des jeunes ou des moins jeunes, des gens de la ville ou de la campagne et proviennent du sud ou du nord de la Chine. Ces histoires se déroulent entre 1968 et 1974 et ont toutes un lien direct avec la période de la Révolution culturelle. Ces histoires qu’ils nous racontent varient énormément d’une personne à l’autre, mais tous parlent de l’omniprésence de la politique, du clivage entre la campagne et la ville, de la corruption ainsi que de leur expérience personnelle de la Révolution.