mardi 23 octobre 2012

Lectures pour la semaine prochaine



Patrick, Mark Selden, The Yenan way in Revolutionary China.
Amélia, "Entreaide spontanée, entreaide provoquée en Chine rurale: I'intervention communiste (1943-1944)»
Jocelyn, Bianco, "Paysans et communistes dans la conquête du pouvoir"
Virginie, Chalmers A. Johnson, Nationalisme paysan et pouvoir communiste : les débuts de la réolution chinoise (1937-1945)". 
Steven, Ngo, "L'édification du Parti-État chinois au village:  Le cas de la politisation des milices populaires (1937-1949) »

lundi 22 octobre 2012

Chinese Peasants and the Closed Community


Billet de Jocelyn Morand-Contant

Skinner G. William, « Chinese Peasants and the Closed Community: An Open and Shut Case », Comparative Studies in Society and History, Vol. 13, No. 3 (Jul. 1971), p.270-281.
G. William Skinner est un anthropologue et était également professeur à l’Université Cornell en anthropologie et en études asiatiques. Il a fait ses études à Cornell et a terminé son doctorat en anthropologie en 1954. Ses études sur la Chine ont une approche régionale et il utilise beaucoup les cartes qu’il considère comme données-clés en ethnographie. Il est décédé depuis 2008.

Dans cet article, Skinner explique au lecteur pourquoi et comment les communautés rurales chinoises deviennent fermées ou ouvertes au reste de la Chine. Il explique les différentes phases d’un modèle qu’il a conçu et en arrive à plusieurs conclusions.

Le Destin de la Religion Chinoise au 20e Siècle


Amelia Lecousy
Billet 3

GOOSSAERT Vincent, « Le Destin de la Religion Chinoise au 20e Siècle », Social Compass, 50(4), 2003, 429-440.

Vincent Goossaert est historien et directeur de recherches. Il a été professeur invité à l’Université de Genève et à la Chinese University of Hong Kong. Il travaille sur l’histoire sociale de la religion chinoise moderne, et s’intéresse surtout au taoïsme, aux politiques religieuses, et aux rapports entre animaux, alimentation et religion. Il dirige actuellement un projet international intitulé Temples, Urban Society and Taoists. Par ailleurs, ses principales publications sont Dans les Temples de la Chine : Rites populaires et religion savante (2000), Anticléricalisme en Chine (2002),  Special issue : Mapping Charisma in Chinese Religion (2008) et The Religious Question in Modern China (2011).

Ce que Goossaert désire démontrer dans son article, c’est que la religion chinoise a subit une massive destruction. Cette destruction n’est pas une nouveauté apportée par les communistes, mais des changements sociaux et politiques survenus tout au long du 20e siècle. De plus, l’auteur blâme le silence des historiens et des sciences de religions à ce sujet. Goossaert monte son argumentation à partir de sources primaires, comme les écrits de jeunesse de Hu Shi, mais également avec des sources secondaires, en incluant ses propres publications au sujet de la gestion des temples chinois, du bouddhisme, de l’anticléricalisme en Chine, ainsi que de la vie des communautés chinoises. Il utilise, par ailleurs, des statistiques pour appuyer ses arguments – notamment pour démontrer le nombre de temples détruits. Vincent Goossaert va aussi critiquer vivement les intellectuels chinois d’aujourd’hui. Il soutient que ces derniers sont toujours contre les superstitions et l’ancienne religion chinoise et que les sciences des religions exclue encore aujourd’hui la religion chinoise du champ d’étude. Par ailleurs, il explique que les historiens ont été silencieux à propos de la question religieuse, car certains avaient des convictions antireligieuses, mais aussi parce qu’ils étaient face à la difficulté de la censure – le sujet étant sensible sous les régimes de la Chine nationale et la Chine populaire. Enfin, l’auteur apporte comme conclusion que le 20e siècle chinois est un siècle de destruction de la « religion chinoise », mais aussi de réinvention (on réinvente la définition de religion chinoise).

The Late Qing Religious Landscape


Steven Peng-Seng

Goossaert, Vincent et Palmer, David A.. « The Late Qing Religious Landscape »,  dans The Religious Question in Modern China. The University of Chicago Press Chicago & London,  2011. p. 19-41.
Le texte « The Late Qing Religious Landscape » est le premier chapitre du livre The Religious Question in Modern China écrit par Vincent Goossaert et David A. Palmer. Vincent Goossaert est un historien spécialiste de la religion chinoise moderne et est actuellement directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique. Il possède un doctorat en sciences religieuses de l’École pratique des hautes études et a publié de nombreux articles traitant de divers aspects de la religion chinoise. Quant à David A.Palmer, il est un anthropologue spécialiste de la culture traditionnelle dans la Chine moderne et de la religion chinoise. Il obtient son doctorat à l’École pratique des Hautes Études en 2002 et a notamment publié le livre Qigong Fever : Body, Science and Utopia in China en 2007. 

Le premier chapitre du livre tente d'illustrer une vue générale de la religion chinoise en Chine vers la fin de la dynastie Qing à travers les différents acteurs importants qui la compose. Goossaert et Palmer considèrent la religion chinoise comme un écosystème dynamique privilégiant la structure sur le changement. Ils la considèrent également comme  étant un système cohérent encadré par les trois grandes religions de la Chine, le confucianisme, le bouddhisme et le taoïsme. Dès lors, la religion chinoise est un système pluraliste où l'État chinois, à travers l'empereur, contrôle une partie assez importante du domaine religieux en Chine, entre ce qui est considéré comme étant orthodoxe et ce qui est hétérodoxe. Il existe donc une sorte d'équilibre dans la sphère religieuse chinoise régularisée par l'État chinois. Cependant, les confucéens fondamentalistes font preuve d'un anticléricalisme envers la religion chinoise, remettant en cause l'ordre des choses. De plus, l'arrivée des Occidentaux avec le christianisme déséquilibre également l'équilibre du système religieux chinois. Les auteurs concluent que vers la fin du 20e siècle le tissu religieux en Chine se voit progressivement déchiré par plusieurs facteurs.

dimanche 21 octobre 2012

Face and Favor: The Chinese Power Game


Kwang-kuo Hwang, «Face and Favor: The Chinese Power Game», The American Journal of Sociology, Vol. 92, No.4, ( Janvier 1987), pp.944-974

Billet par Patrick Forest
Président de l’Asian Association of Social Psychology de 2003 à 2005, Kwang-kuo Hwang  est un doctorant de l’université d’Hawaii en psychologie sociale et est présentement professeur à l’université nationale de Taiwan. Tout comme la majorité de ses parutions, l’article étudié cette semaine touche sur la psychologie chinoise et, plus précisément, sur les relations interpersonnelles.  Ici, le focus de l’auteur ce fait sur le renqing, une sorte de règle égalitaire non dîtes au sein des relations interpersonnelles chinoises.  Lors de sa recherche, l’auteur a utilisé une riche bibliographie ainsi que de nombreuses expériences comparatives entre des groupes d’origines chinoises et des groupes d’origines américaines.

Pour comprendre ce qu’est le renqing, l’auteur tente de compartimenter les relations en trois groupes. Le premier, surnommé «Expressive Tie», englobe les relations très proches et généralement familiales.  Le second groupe, «Intrumental Tie», regroupe les relations qui ne se reproduiront que rarement, tel le conducteur d’autobus et son client. Ces deux premiers groupes ne seront que rapidement évoqués, la règle du renqing ne s’y appliquant normalement pas. Il sera surtout question du troisième et dernier groupe, «The Mixed Tie». Ce groupe est celui des relations entre deux individus ayant de fortes chances de se rencontrer à l’avenir, tels des collègues de travail ou des camarades de classe. 

Enquête sociologique sur la Chine (2)


Virginie LEDUC (Billet 2)

Linshan Hua, Isabelle Thireau, Enquête sociologique sur la Chine, 1911-1949. Paris : PUF, 1996. 315 p.
Hua Linshan et Isabelle Thireau sont tous deux chercheurs au Centre d’études sur la Chine moderne et contemporaine. Leur ouvrage Enquête sociologique sur la Chine, est l’une des premières et nombreuses collaborations qu’ils ont réalisées ensemble. Linshan est un historien et Thireau est une sociologue. Rappelons que dans cet ouvrage, les auteurs cet ouvrage est né du projet de comprendre ce que le lien social tel qu’il s’élabore aujourd’hui dans le monde rural chinois, doit à l’héritage de périodes très contrastées de ce siècle. Enquête sociologique sur la Chine est une étude monographique qui analyse le lien social tel qu’il était vécu dans une localité du sud de la Chine entre 1911 et 1949. 
Chapitre VII : Du père au frère aîné : l’évolution des responsables locaux.
  Dans ce chapitre, les auteurs nous informent sur les fuxiong, ces hommes qui peuvent prendre paroles dans les affaires locales, sortes d’êtres moraux qui permettent de régler les affaires internes. L’appelation fuxiong ne décrit ni un titre ni un grade, mais seulement le type de relation instauré entre les membres du groupe et un individu. Ils sont simplement ceux qui interviennent souvent dans les affaires locales et dont les paroles sont écoutées.