lundi 26 novembre 2012

Taxation without Representation


Steven Peng-Seng

Bernstein, Thomas P. et Xiabao Lü. « Taxation without Representation: Peasants, the Central and the Local States in Reform China », The China Quarterly, No. 163 (2000), p. 742-763.

L'article présenté ici a été coécrit par Thomas P. Berstein et Lu Xiabao. Berstein est un professeur retraité de science politique à l'université Columbia spécialisé sur la politique comparative, la Chine et le système communiste. Il a écrit sur la collectivisation des terres en URSS et en Chine. Quant à Xiabao, il est un professeur en science politique de l'université Columbia. Ses champs de recherche sont la transition postsocialiste, la corruption, les réformes et les relations entre les entreprises et le gouvernement en Chine. 
Dans cet article, les auteurs tentent de dresser un portrait global de l'imposition des taxes sur les villageois en Chine rurale depuis les années 1980. À travers ce portrait large, ils analysent les impacts et conséquences des taxes sur les villageois, des problèmes que cela engendre et de la manière que le gouvernement chinois réagit pour remédier à ces problèmes. 

Tout d'abord, les auteurs présentent les diverses taxes qu'on impose sur les villageois. Il y a, en Chine, plusieurs taxes et frais pour différentes choses (registre de naissance, licences, etc.). Il y a également des collectes de fonds volontaires, mais la plupart des cadres forcent les villageois à donner à celles-ci. Selon, les auteurs le problème fondamental de ces taxes repose sur le niveau de taxation qui dépasse largement les limites permises selon les politiques établies. Dès lors, beaucoup de cadres locaux ont de la difficulté à percevoir les taxes pouvant mener ceux-ci à user de la violence ou même mener des personnes à se suicider. 
Un problème important dénoté par les auteurs est la disparité des perceptions des taxes entre les différents revenus et régions en Chine. En effet, le caractère régressif des taxes n’est pas proportionnel selon les revenus entre les personnes et les régions. Les gens moins fortunés paient plus de taxes que les gens plus fortunés et les régions plus riches paient moins de taxes que les régions pauvres en Chine. Ensuite, les auteurs se sont attardés à la réaction du gouvernement chinois. Pour celui-ci, il est indéniable d'avoir l'appui de la masse rurale et donc de se mettre de leur côté. Une lourde imposition des taxes pourrait nuire au Parti communiste chinois. Du coup, le gouvernement a établi, entre 1986 et 1996, 25 édits sur les taxes pour tenter de régler le problème. Il persiste tout de même puisqu'il n'existe pas vraiment de coordination entre le centre et les cadres locaux reflétant ainsi que le système administratif a des failles. Par conséquent, cela amène à des manifestations et protestations de la part des paysans. Celles-ci varient, elles peuvent être pacifiques ou violente, individuelle ou collective, spontanée ou organisée. 
Dès lors, depuis les années 1980, il y a eu plusieurs milliers de manifestations paysannes. Ayant peur que cela déstabilise le régime, le PCC a entrepris plusieurs mesures pour arrêter les manifestations, dont l'établissement des élections villageoises. Ces élections ont pour but de mettre fin à la corruption des cadres et  de donner une voix aux paysans. Pour conclure, les auteurs comparent les élections à la ligne de masse de Mao, insistent sur le fait que les protestations persistent toujours et que le gouvernement devrait établir des taxes standardisées.
Pour soutenir leur texte, Bernstein et Xiaobao utilisent diverses données du gouvernement chinois et certaines études externes. Ils utilisent également plusieurs sources secondaires. 
Dans le cadre de notre cours, cet article nous dévoile un aspect important de la relation entre le village et le gouvernement: la perception des taxes et impôts. Il permet de mieux comprendre la réalité des villages, celles des inégalités entre les ménages et les régions et celles des failles des politiques de l'État chinois. Le bilan que dressent les auteurs est alarmant, la lourde imposition des taxes pèse sur la stabilité du monde rural et le PCC a intérêt de maintenir cette stabilité si elle désire rester au pouvoir. Le manque de coordination entre l'État et les cadres locaux démontre clairement une faille dans le système administratif où on peut voir que le gouvernement chinois semble être de moins en moins présent dans le monde rural.



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