dimanche 21 octobre 2012

Face and Favor: The Chinese Power Game


Kwang-kuo Hwang, «Face and Favor: The Chinese Power Game», The American Journal of Sociology, Vol. 92, No.4, ( Janvier 1987), pp.944-974

Billet par Patrick Forest
Président de l’Asian Association of Social Psychology de 2003 à 2005, Kwang-kuo Hwang  est un doctorant de l’université d’Hawaii en psychologie sociale et est présentement professeur à l’université nationale de Taiwan. Tout comme la majorité de ses parutions, l’article étudié cette semaine touche sur la psychologie chinoise et, plus précisément, sur les relations interpersonnelles.  Ici, le focus de l’auteur ce fait sur le renqing, une sorte de règle égalitaire non dîtes au sein des relations interpersonnelles chinoises.  Lors de sa recherche, l’auteur a utilisé une riche bibliographie ainsi que de nombreuses expériences comparatives entre des groupes d’origines chinoises et des groupes d’origines américaines.

Pour comprendre ce qu’est le renqing, l’auteur tente de compartimenter les relations en trois groupes. Le premier, surnommé «Expressive Tie», englobe les relations très proches et généralement familiales.  Le second groupe, «Intrumental Tie», regroupe les relations qui ne se reproduiront que rarement, tel le conducteur d’autobus et son client. Ces deux premiers groupes ne seront que rapidement évoqués, la règle du renqing ne s’y appliquant normalement pas. Il sera surtout question du troisième et dernier groupe, «The Mixed Tie». Ce groupe est celui des relations entre deux individus ayant de fortes chances de se rencontrer à l’avenir, tels des collègues de travail ou des camarades de classe. 



Lorsqu’une personne demande un service à une autre et que leur relation peut être considérée comme étant du type «Mixed tie» , la règle du renqing entre alors en compte. Fondée sur le principe de la bonne entente entre individus, elle consiste à aider quelqu’un dans le besoin en fonction du fameux «fait à autrui ce que tu voudrais que l’on te fasse».  Or, cette pratique est lourdement encadrée par des principes moraux et des règles sociales. Ainsi, avant de déterminer s’il accepte de faire un renqing, l’individu doit considérer le coût, la possibilité de recevoir quelque chose en échange et le statut du requérant. Si les conditions semblent alors avantageuses, le renqing aura lieu. Sinon,  afin d’éviter un conflit qui nuirait à l’harmonie,  l’individu qui se fait demander le service évitera de répondre jusqu’à ce que le message passe et que le demandeur abandonne. Ainsi, aucun des deux ne perd la face dans le processus.

Il est donc d’une importance capitale de maintenir une belle façade afin d’augmenter ses chances d’obtenir un renqing. Non seulement vous donnerez l’impression de pouvoir rembourser votre renqing, mais aussi votre bienfaiteur voudra éviter de nuire à votre façade et sera donc plus enclin à vous donner un renqing. 

Ce texte procure un éclairage nouveau sur ce que nous avons vu pour l’instant dans le cours, nous permettant d’un peu mieux comprendre certains phénomènes culturels en Chine.  Il est, par exemple, facile de faire un lien entre la pratique du renqing et l’attente qu’ont les parents envers leurs enfants de s’occuper d’eux une fois vieux, ce qui a été évoqué souvent dans les textes vu plus tôt cette année. 

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