lundi 29 octobre 2012

L’édification du parti-État chinois au village


Steven Peng-Seng

Ngo, Thi Minh-Hoang. « L’édification du parti-État chinois au village : Le cas de la politisation des milices populaires (1937-1949) ». Vingtième Siècle. Revue d’histoire, No.1 (2009). P. 109-122.
Le texte L’édification du parti-État chinois au village : le cas de la politisation des milices populaires (1937-1949) a été écrit par Thi Minh-Hoang Ngo. Celle-ci est historienne et chercheuse en histoire moderne et contemporaine de la Chine. Ngo travaille surtout autour de la thématique du communisme chinois. Ainsi, depuis 2007, elle a publié quelques articles sur divers aspects de la Chine communiste, notamment sur les campagnes et les villages.

L’article de Ngo a pour objectif de montrer que les dirigeants communistes chinois ont monté un État en établissant les institutions du parti à partir d’organisations chinoises de type traditionnel tel que les milices d’autodéfense des villages. Pour ce faire, l’auteure a divisé son texte en quatre parties. La première aborde comment les milices sont formées : à partir de paysans pauvres et de tenanciers agricoles rassemblés par un intellectuel souvent appelé par le Parti communiste chinois. Ces milices portent le nom d’équipe autodéfense et se base sur le modèle des milices des villages traditionnels composés de paysans soldats. Ensuite dans la deuxième partie, Ngo traite de l’intégration de ces milices au sein du parti-État. Ainsi, progressivement, ces équipes d’autodéfense se détachent du noyau local pour graduellement intégrer l’armée régulière. Dans la troisième partie, l’auteur explique le rôle des notables et de l’élite intellectuelle dans les milices. Ceux-ci avaient pour mission de transformer les milices traditionnelles en des unités plus nationales et qu’elles adhèrent à l’idéologie communiste pour défendre la nation face à l’invasion japonaise. Enfin, la dernière partie du texte explique la formation d’une nouvelle élite au sein de ces milices. Comme Ngo le mentionne, les milices s’identifiaient toujours à leur village avant tout, et ce, malgré les tentatives de rééducation. 
Ngo conclut que le principal obstacle à l’implantation du parti-État dans les villages était le fait que les villageois continuaient toujours à s’identifier au village et agissaient toujours pour le bien de leur village et non de la nation. Les campagnes de rectification et de restructuration menées par les notables et intellectuels chinois avaient pour objectif de mettre fin à ce « localisme ». Selon l’auteure, la formation d’une nouvelle élite au sein des milices a permis de donner un sentiment national à ceux-ci. 

Ce texte tente de démontrer de nouvelles données dans l’implantation du PCC dans les villages à travers le cas des milices grâce à la nouvelle idée dominante en histoire de la Chine. Dans cet article, l’auteure se base sur plusieurs sources premières issues des annales locales, de compilations de documents, des archives du PCC (ouvert depuis les années 1980) ainsi qu’à diverses sources secondaires. 
Dans le cadre de notre cours, l’article de Ngo nous permet de comprendre comment le PCC a pu s’implanter dans les villages. Celui-ci s’est servi des organisations traditionnelles pour graduellement le rattacher à des organisations plus nationales telles que les milices dans le cas présenté ici. Comme l’auteur le mentionne, la transition ne s’est pas faite sans obstacle puisque l’identité locale était toujours bien présente chez les villageois, quelque chose dont le PCC voulait supprimer pour implanter une identité plus nationale autour de l’idéologie communiste. Ainsi, nous arrivons à comprendre la complexité de la transition des villages vers la nation à travers le cas des milices. 


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