dimanche 28 octobre 2012

The Yenan Way in revolutionary China


Selden, Mark, The Yenan Way in revolutionary China, Cambridge, Harvard University press, 1971 chapitre 7.
Billet par Patrick Forest

Diplômé d’un PHD en histoire de la Chine moderne, Mark Selden est ce que nous pouvons considérer comme une sommité des questions est asiatique. Coordinateur de The Asia-Pacific Journal : Japan Focus, chercheur au département de l’Asie de l’Est à l’université Cornell  et professeur d’histoire et de sociologie à l’université de Binghamton, l’auteur s’est fait connaître grâce à ces nombreux ouvrages sur la question chinoise, notamment son premier livre : The Yenan Way.  Supporté par une impressionnante bibliographie composée de source à la fois communiste que non communiste, l’auteur tente d’étudier les débuts de la révolution, alors que le Japon frappait aux portes de la Chine. Le chapitre 7 s’attarde en particulier sur l’évolution effectuée dans les villages éloignés des grands centres communistes, affecté par de nouvelles politiques visant à les désenclaver et à les moderniser.



Pris dans une guérilla contre le Japon et dans un bras de fer avec le Kuomintang, le PCC se lança dans une politique, surnommée ici la Yenan Way, visant un développement économique et social basé sur la créativité ainsi que sur la croyance que l’homme pouvait dominer la nature et la pauvreté. Le premier point de cette politique est une simplification à l’extrême de l’administration du PCC. Voulant alléger les coûts de gestion, il a été décidé qu’un nombre important de postes serait coupé et, surtout, remplacé par des postes de locaux. L’administration devint alors de plus en plus présente dans les villages, notamment pour collecter les impôts. La deuxième partie de cette politique visait à instaurer une sorte de corvée où les cadres et les intellectuels quitteraient les centres pour aider en campagne. Cette politique eut des succès plutôt mitigés, notamment parce que les villageois voyaient mal les nouveaux arrivants imposer leur vision. Le troisième point s’attaque au coût d’utilisation des terres, voulant les faire diminuer tout en ne se mettant pas à dos les propriétaires. Bien vite cependant, cette politique alla contre les propriétaires au profit des paysans, avec une propagande idéalisant les actions paysannes effectuées contre les propriétaires. Il fut également question, dans le quatrième point, de supporter les vieux mouvements coopératifs présents dans les villages, en formant par exemple des brigades mobiles pour aider dans les villages. Cette forme de coopération non institutionnalisée allait devenir un des éléments essentiels des changements de 1943. Le cinquième point soulevé par l’auteur se rapporte à la réforme de la production, lancée suite au blocus du Kuomintang. Plutôt que de suivre le modèle traditionnel menant vers le développement de l’industrie lourde, Mao décida d’opter pour une approche typiquement chinoise en favorisant la production au niveau de la maison, permettant un grand développement du côté de la production du textile par exemple. En parallèle à cette politique, le Parti communiste chinois lança la campagne des «Travailleurs héros». Visant à souligner l’effort du bas de l’échelle, cette campagne permit de créer à la fois des modèles et de former de futur leader villageois. Il faut finalement mentionner la tentative de développer un système d’éducation universel afin d’unifier un peu mieux le monde rural et le monde urbain. Pour les rendre plus accessibles, il fut même mis sur pied des écoles de soirs et de fin de semaine afin d’accommoder les paysans.



Ce chapitre donne un éclairage très utile afin de mieux comprendre les développements du monde rural aux débuts du régime communisme en Chine. L’auteur y dévoile les différentes politiques appliquées par le Parti communiste chinois au sein des villages, ce qui sera une base très utile pour discuter de leur développement post-révolution.

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