lundi 26 novembre 2012

Paysans en crise et femmes manquantes


Virginie Leduc – Billet 6
BOCHUAN, He « La crise agraire en Chine. Données et réflexions. », Études rurales
Vol. 179, No. 1 (2007), p. 117 à 132.

&

ATTANÉ, Isabelle « En Chine, des millions de femmes ‘manquantes’ », Outre-terre Vol. 2, No 15 (2006), p. 471-479.

 « La crise agraire en chine. Données et réflexions. » de He Bochuan
He Bochuan est un auteur chinois qui s’intéresse particulièrement au sort des régions rurales de la Chine. L’article proposé est en fait une traduction du chinois (par Sylvie Gentil) commandée par  la revue Études rurales. Dans cet article l’auteur veut exposer la gravité de la crise agraire à laquelle à la Chine est présentement confrontée. Cette crise, sans précédent selon l’auteur, aurait débutée dans les années 90 avec des réformes et des réquisitions de terres  par les gouvernements locaux, qui laisseraient encore la Chine sous le joug de lourdes conséquences. L’auteur affirme qu’environ 5% de la surface des terres arables auraient disparues depuis les années 90.

Selon Bochuan, la crise à laquelle la Chine est aujourd’hui confrontée est l’héritage de plusieurs décennies de mauvaise gestion dans le domaine agraire. Principalement, se sont  les réformes agraires du PCC qui serait le terreau dans lequel se serait développée la crise actuelle. Vers la fin des années 70, le droit privé d’exploitation des terres collectives et le droit de jouissance de leur revenu sont rendu aux paysans, sous forme de contrat d’exploitation de la terre. Mais, cette réforme est mal appliquée et très mal pensée car  les Chinois, ont des droits leur garantissant un droit égal d’accès à la terre ainsi qu’un droit égal sur la propriété collective. La nouvelle réforme n’ayant pas pris en compte ces droits, elle ne fait que renforcer le processus de fragmentation territoriale. De plus, le vrai danger selon Bochuan, est qu’il y a de nombreuses terres arables sans propriétaire nominale, que les gouvernements réquisitionnent au détriment des paysans. C’est donc selon l’auteur, que de 1990 à 2005, la surface des terres arables auraient diminuées d’environ 5%, privant ainsi des dizaines de millions de paysans d’une terre à cultiver. L’auteur affirme du coup que 50 millions de paysans ont été réduits à l’état dit « des trois sans» : sans terre, sans formation et sans sécurité sociale. Bochuan va donc beaucoup plus loin en démontrant que cette crise d’abord agraire c’est réellement transformée en crise sociale. 
Pour Bochuan, il est évident que la crise agraire c’est aggravée lorsque les autorités chinoises ont pris conscience de la valeur marchande de la terre vers la fin des années 80. La « loi sur la gestion des terres », de 1986, permettait ainsi aux paysans détenant une terre de la transférée à autrui moyennant une compensation. Le début des années 90 pour la Chine est une ère d’urbanisation et d’industrialisation. Moyennant un montant d’argent, plusieurs paysans vont « vendre » leurs terres à des gros investisseurs, qui finiront par ne payer qu’une fraction du montant initial qu’ils avaient fixé comme prix. En plus, les gouvernements locaux vont continuer à réquisitionner, sans compter, les nombreuses terres sans propriétaires pour les revendre à profits à ces mêmes investisseurs. 
Par la suite l’auteur aborde les pistes de solutions qu’à tenter d’apporter le gouvernement central. Somme toute, le gouvernement reste impuissant devant la situation malgré qu’il la qualifie de choquante. Les réformes agraires sont empreintes de contradictions et les lois sont souvent violées sans conséquences réelles pour les profiteurs. Même si sur papier les terres appartiennent à la collectivité, se sont aux gouvernements locaux que reviennent la tâche de les gérer. L’abus dans le domaine agraire continuera tant qu’il n’y aura pas l’application de lois claires, abordant le droit de la propriété des paysans.  
Cet article est intéressant pour notre cours puisqu’il nous renseigne sur les conséquences des réformes des communistes et sur le problème agraire qui existe depuis toujours en Chine. 

« En Chine, des millions de femmes ‘manquantes’ » d’Isabelle Attané
Isabelle Attané est démographe et sinologue pour l’Institut national d’études démographique. Elle y est spécialiste de la démographie de la Chine et chercheure dans ce domaine. Elle enseigne à l’École des hautes études en sciences sociales. Ses travaux portent sur les différentes évolutions sociales en lien avec les changements démographiques de la Chine et des pays d’Asie de l’Est et du Sud-Est. Elle privilégie une approche démographique, sociologique et culturelle plutôt qu’historique ou politique. Ses récentes recherches ont abordées les relations de genre et les discriminations faites envers les filles et les femmes en Chine. Elle s’intéresse plus particulièrement à la question du déséquilibre numérique entre les sexes (surmasculinité démographique) et à ses conséquences sur les individus et la société.
Ce court article, nous renseigne sur le problème démographique du manque de femmes en Chine qui ne va qu’en s’aggravant. L’auteur explique qu’en plus d’un manque de femmes et filles imminent, la population masculine croît plus vite que la faible population féminine. Attané affirme que ce phénomène, présent depuis quelques décennies, serait la conséquence de la conjonction de deux facteurs : une surnatalité de garçons et une surmortalité féminine. 
Au début des années 70, une loi chinoise limitait le nombre de naissance par famille à un seul. Mais, la société chinoise étant une société patriarcale ou l’homme est supérieur à la femme, cette politique c’est vite transformer en politique de fils unique. Comme on l’a vu dans d’autres cours, la face, le lignage ou les clans font parties de la société chinoise. Les familles veulent un fils pour perpétuer le lignage, puisque selon l’auteur il s’agit d’un devoir fondamental du confucianisme. Les familles favorisent ainsi un héritier mâle, et ceux qui n’en ont pas perdent de  la  face puisqu’ils sont contraint à voir leur ligné s’arrêter.
Pour l’auteur, la discrimination faite envers les filles trouve son origine au cœur de la culture. La société chinoise est loin d’être la seule qui relègue à un rang secondaire les femmes, mais dans tout le continent asiatique c’est l’un des pays, avec l’Inde, pour qui les conséquences de préférer un fils à une fille est le plus grave. Culturellement, la femme, en plus de n’être qu’un personnage secondaire à sa naissance devient inutile si elle est incapable d’enfanter un mâle. 
L’enjeu démographique est tel, l’actuel déséquilibre de sexes sur le marché matrimonial laisserait en 2030, 1,6 millions de candidats au mariage bredouilles. Mais l’auteur explique, qu’à longue échéance, les hommes contraints au célibat se retrouveront du même coup dans l’impossibilité d’assurer leur descendance et seront obligés de subir les inconvénients de l’absence d’héritier (extinction de la lignée, solitude, absence du soutien familiale et économique dans leur vieux jours). Précisément, ces arguments sont les mêmes avancés pour justifier la discrimination des filles dans la société chinoise actuelle. 
Des solutions, comme les lois interdisant la détermination du sexe du fœtus pour éviter les avortements sélectif, la sensibilisation pour promouvoir l’égalité des sexes et même une aide monétaire aux familles comptant une fille, sont apportées, mais semble peu faire changer les choses. L’article d’Isabelle Attané est très intéressant puisqu’il aborde un sujet très actuel de la société chinoise. Le manque de femmes n’est pas dû à des politiques qui ont été imposés, mais bien à la culture et la tradition des Chinois. Jusqu’à maintenant dans le cours, nous avons vu comment les paysans ont subis toute sorte de réformes, de lois, de contraintes qui les ont appauvris ou laisser sans terre. Il est donc intéressant de voir que ce problème de filles manquantes ne provient pas de système externe ou du gouvernement, il provient de leur culture, de la tradition confucéenne et d’un système patriarcal que plusieurs entretiennent encore. 


2 commentaires:

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