dimanche 4 novembre 2012

Repainting China


Virginie Leduc - Billet 4

Chang-Tai Hung, “Repainting China: New Year Prints (Nianhua) and Peasant Resistance in the Early Years of the People's Republic Author.”  Comparative Studies in Society and History, Vol. 42, No. 4 (Oct., 2000), pp. 770-810. 

Chang-Tai Hung est un historien spécialisé dans l’étude de la culture moderne chinoise. Il détient un baccalauréat de philosophie de l’Université Chinoise de Hong-Kong. Il a fait sa maîtrise et son PhD à Harvard en études est-asiatique. Avant d’être professeur à l’Université des Sciences & Technologies de Hong-Kong, il a été enseignant d’histoire de l’Asie à l’Université Carleton au Minnesota.  
Cet article aborde une directive émis aux artistes par le ministère de la Culture, le 26 novembre 1949, moins de deux mois après la Fondation de la République populaire de Chine (RPC). Cette nouvelle directive est à propos de l'importance et de l’utilisation des estampes du nouvel an (nianhua), un médium imprimé très populaire, simple et peu coûteux utilisé pour décorer les maisons à l'occasion du nouvel an. Plus précisément, l’auteur examine cette campagne de propagande des nianhua et de sa mauvaise réception  parmi les masses paysannes dans les années 50. 

Il n’est pas nouveau, pour un gouvernement, d’utilisé un art populaire à des fins politiques et de propagande. Pour les communistes, récemment au pouvoir, l’auteur explique que ceux-ci devait agir vite pour tenter d’implanter les idées socialistes jusque dans les campagnes paysannes. Les anciens nianhua ont souvent un caractère religieux, qui déplaisait largement aux communistes. Cette directive des nianhua avait donc un but spécifiquement politique, d’écarter ces pensées pernicieuses de la paysannerie. Les nouveaux nianhua, au lieu d’être une occasion pour se souvenir du passé, célèbre l’avenir. Les images de dieux de toute sorte sont remplacées par l’image de chinois qui tracent leur propre futur en travaillant fort dans le nouvel environnement qui a été amené par le nouveau gouvernement.  La Chine y est représentée comme un pays de richesse et d’abondance où les vertus  maoïstes d'autonomie, d'initiative locale et de dévotion envers un objectif collectif sont toutes mises de l’avant.
L’auteur nous renseigne par la suite sur la réaction négative de la mise en marché de ces nouveaux nianha. Les paysans n’aiment pas les nuances de couleurs, autrefois si colorés et vivant. Ils n’aiment pas les histoires que ces nouveaux nianhua racontent, les paysans ne se reconnaissent en rien dans ces nouveaux paysages urbains. De plus, ils se sentent étrangers et peu familiers avec les thèmes socialistes abordées. Les masses paysannes sentent que le nouveau gouvernement attaque leur sentiment religieux et donc celles-ci n’y trouvent aucun intérêt et décident de ne pas acheter ces nouveaux nianhua. Cette campagne de propagande fut donc, comme le mentionne l’auteur un échec, puisque d’abord le gouvernement n’a pas été en mesure de faire acheter les nouveaux nianhua aux paysans. Mais plus encore, la propagande n’a pas fonctionnée, puisque les paysans n’ont pas cédés et ont continué à exprimer, par le billet entre autres des nianhua, leur nostalgie, leurs dieux et leurs paysages de campagne. 
Cet article est très intéressant pour notre cours puisqu’il nous renseigne sur la résistance des masses face aux politiques et propagande de l’état communiste. Loin d’être passive et sans mot, ces masses, dans le cas des nianhua, ont refusées d’obéir aux commandes communistes et ont joué un rôle important dans l’échec de cette directive.


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