dimanche 4 novembre 2012

The Great Leap Forward: Anatomy of a Central Planning Disaster


Patrick Forest

Wei Li and Dennis Tao Yang, “The Great Leap Forward: Anatomy of a Central Planning Disaster.” Journal of Political Economy, Vol. 113, No. 4 (August 2005), pp. 840-877.

 Wei Li est un doctorant en économie de l’université du Michigan et occupe présentement un poste de professeur associé au sein de la Darden Graduate School of Business à l’université de Virginie.  Le second auteur, Deniss Tao Yang, est un doctorant de l’université de Chicago et est professeur au département d’économie de l’université chinoise de Hong Kong. Avec de tels auteurs et provenant d’une des plus prestigieuses revues d’économie, il n’est pas très surprenant d’être devant un travail relevant de la macro-économie et d’économétrie. Plus précisément, les auteurs tentent de cerner les raisons les plus probables la famine ayant eu lieu pendant le grand bond en avant, notamment en questionnant la thèse officielle, le mauvais climat, ainsi que la thèse voulant que l’interdiction de quitter les villages ait joué pour beaucoup.



Pour arriver à un résultat, les auteurs tentent de modéliser la production agricole en isolant différents phénomènes. Outre les variables influençant positivement l’agriculture que l’on retrouve toujours, tels l’emploi de fertilisant et le pourcentage des terres irriguées, nous retrouvons également des variables influençant négativement les rendements, tels le mauvais climat et, surtout, la production d’acier. Pourquoi inclure la production d’acier? Les modèles classiques nous informent qu’une industrie agricole du niveau de la Chine de 1958 était basée surtout sur le capital humain, le capital mécanique n’ayant pas encore un impact suffisant. Ainsi, détourner des paysans du milieu agricole vers les fonderies de campagnes ou vers les villes a eu un double choc désastreux : non seulement le nombre absolu de mains d’œuvre dans les champs baissait, mais en plus se système drainait des champs les éléments les plus dynamiques. Ils ont également inclus la variable de non-mobilité des villageois, mais elle n’a que peu d’effet selon eux (environs 5 % de l’effet qu’à la production de fer). Cela s’explique, d’après les auteurs, par la nature même des paysans : à cette époque, les déplacements naturels des paysans étaient marginaux et n’influençaient que peu la production. Cette longue série de formule mathématique et de tableau économique leur a permis d’isoler une thèse qu’ils ont depuis dès début : le manque de nourriture à amplifier le phénomène puisqu’il existe une corrélation entre l’efficacité d’un individu et la quantité de nourriture disponible. Si cette thèse parait très logique, voire évidente, les auteurs ont tout de même réussi à isoler son impact réel sur la crise.

 Au final, leur conclusion est que le transfert de capital humain en dehors de l’agriculture est responsable à hauteur de 33 % de la crise alors que la part énorme des récoltes saisie par l’état est responsables de 28,3 %. Vient ensuite le climat, à environ 12,9 %.

Ce texte donne une approche différente que ce que les historiens ont normalement et tente de donner l’heure juste sur les causes de cette crise, avec une fiabilité supérieure à 90 %. Il faut cependant faire bien attention : mettre la réalité dans une formule mathématique est impossible et certaines failles peuvent être soulevées. Par exemple, lorsque les auteurs tentent de déterminé la nourriture par paysans, ils vont se basé sur la production agricole par tête d’habitant, moins la part de l’état et la part réserver à l’année suivante. Or, il est optimiste de croire que ces chiffres reflètent la réalité, alors que la Chine rurale n’était surement pas bien intégrée au système du PCC et que les cadres ont souvent une tendance à gonfler leur chiffre. Néanmoins, nous pouvons croire que la tendance exprimer dans ce texte est bien réelle et qu’au final, il s’agit d’une crise vraiment provoquée par le PCC.

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