dimanche 2 décembre 2012

Rester ou rentrer ?


Virginie Leduc – Billet 7
CHI, Y-Ling  « Rester ou rentrer ? La question du retour chez les migrants chinois. », L’Économie politique, Vol. 1, No. 49 (2011), p. 24 à 43.


Y-Ling Chi est actuellement candidate au doctorat en santé publique à l’Université d’Oxford. Elle a précédemment fait ses études en France et aux États-Unis. Par ailleurs, elle a été consultante  et analyste à l'OCDE (Organisation for Economic Co-operation and Development) au sein de la division santé en plus d’être chercheuse invitée à l'Académie des sciences sociales chinoise (Institut de politique et d'économie internationale).

                L’article Rester ou rentrer ? La question du retour chez les migrants chinois paru en 2011 dans la revue l’Économie politique traite du phénomène du retour et à son application dans le cas des migrants chinois. Cette étude, en plus de s’appuyer sur des recherches antérieures tant sociologiques, économiques ou politiques sur la migration chinoise, s’appuie sur une enquête, sous forme de questionnaire,  menée à Pékin entre novembre 2009 et janvier 2010 sur 99 migtants. L’auteur début son article définissant le migrant chinois comme étant un individu travaillant hors de son lieu de résidence déclaré pendant plus d’un mois par an. Elle continu en expliquant que le phénomène de migration en Chine, est devenu une réelle préoccupation pour les dirigeants, faisant augmenter considérablement les habitants des villes (parfois de 2 millions en 1980, à près de 200 millions en 2011. L’auteur nous apprend qu’il y a deux générations ou cohorte de migrants chinois; ceux partis avant et après 2000. Les différences dans les caractéristiques, tant sur l’âge, l’état familial, les conditions, les raisons du départ et du retour, sont évidentes.


                La question qui préoccupe le plus Chi est au sujet du retour des migrants, retour qui est perçu très différemment entre les deux cohortes de migrants. La première cohorte ayant quitté sa campagne natale dans la plupart des cas pour tenter d’aller faire un peu plus d’argent en ville, de façon temporaire, la question du retour était presque toujours certaine après quelques années. Ceux-ci considèrent leur nouvelle ville plus comme simple lieu de travail. Ils sont souvent mariés et propriétaires de terres avant de migrer, le retour est donc plus vu comme un évènement positif, d’un individu qui revient après avoir accumulé de l’argent pour mieux subvenir à sa famille. Par contre, pour la deuxième cohorte, qui est dans plusieurs cas plus jeunes, la question du retour est parfois perçue comme un point négatif, comme un échec de ne pas avoir pu réussir en ville et une solution de dernière instance. Ils ont des aspirations différentes et ne se considèrent pas comme simple travailleur dans la ville, mais souvent comme habitant. Ceux-ci n’ont pas de réel attachement à leur terre natale contrairement aux migrants de la première génération.

Avec son enquête, l’auteur a donc comparé les caractéristiques personnelles, l’état financier, l’état familial, les intentions et les conditions du retour en terre natale. Par cette recherche elle a tenté d’approfondir les explications sur cette nouvelle génération de migrants, sujet sur lequel il y a encore très peu de données. Cet article de Y-Ling Chi est dons en plein dans le sujet de notre cours, sur la migration chinoise. D’autant plus que l’auteur aborde la question du retour, pour la première génération le retour était presque toujours certaine contrairement aux migrants de la deuxième cohorte. Cette nouvelles caractéristique est donc au cœur des politiques chinoises; il faudra repenser la planification et l’urbanisation des villes maintenant surpeuplées; revoir le développement des zones rurales pour amoindrir cet exode vers les villes ainsi que revoir le concept même de migrant puisque de plus en plus les chinois, au lieu de partir temporairement, quittent leur terre natale pour s’installer définitivement en ville. 



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