Virginie Leduc – Billet 7
CHI, Y-Ling « Rester ou rentrer ? La question du retour
chez les migrants chinois. », L’Économie politique, Vol. 1, No. 49 (2011), p.
24 à 43.
Y-Ling
Chi est actuellement candidate au doctorat en santé publique à l’Université
d’Oxford. Elle a précédemment fait ses études en France et aux États-Unis. Par
ailleurs, elle a été consultante et analyste à l'OCDE (Organisation for
Economic Co-operation and Development) au sein de la division santé en plus
d’être chercheuse invitée à l'Académie des sciences sociales chinoise (Institut
de politique et d'économie internationale).
L’article Rester
ou rentrer ? La question du retour chez les migrants chinois paru en 2011 dans la revue l’Économie
politique traite du phénomène du retour et à son application dans le cas des
migrants chinois. Cette étude, en plus de s’appuyer sur des recherches
antérieures tant sociologiques, économiques ou politiques sur la migration
chinoise, s’appuie sur une enquête, sous forme de questionnaire, menée à Pékin entre novembre 2009 et janvier
2010 sur 99 migtants. L’auteur début son article définissant le migrant chinois
comme étant un individu travaillant hors de son lieu de résidence déclaré
pendant plus d’un mois par an. Elle continu en expliquant que le phénomène de
migration en Chine, est devenu une réelle préoccupation pour les dirigeants,
faisant augmenter considérablement les habitants des villes (parfois de 2
millions en 1980, à près de 200 millions en 2011. L’auteur nous apprend qu’il y
a deux générations ou cohorte de migrants chinois; ceux partis avant et après
2000. Les différences dans les caractéristiques, tant sur l’âge, l’état
familial, les conditions, les raisons du départ et du retour, sont évidentes.
La question qui préoccupe le plus Chi est au
sujet du retour des migrants, retour qui est perçu très différemment entre les
deux cohortes de migrants. La première cohorte ayant quitté sa campagne natale
dans la plupart des cas pour tenter d’aller faire un peu plus d’argent en
ville, de façon temporaire, la question du retour était presque toujours
certaine après quelques années. Ceux-ci considèrent leur nouvelle ville plus
comme simple lieu de travail. Ils sont souvent mariés et propriétaires de
terres avant de migrer, le retour est donc plus vu comme un évènement positif,
d’un individu qui revient après avoir accumulé de l’argent pour mieux subvenir
à sa famille. Par contre, pour la deuxième cohorte, qui est dans plusieurs cas
plus jeunes, la question du retour est parfois perçue comme un point négatif,
comme un échec de ne pas avoir pu réussir en ville et une solution de dernière
instance. Ils ont des aspirations différentes et ne se considèrent pas comme
simple travailleur dans la ville, mais souvent comme habitant. Ceux-ci n’ont
pas de réel attachement à leur terre natale contrairement aux migrants de la
première génération.
Avec
son enquête, l’auteur a donc comparé les caractéristiques personnelles, l’état
financier, l’état familial, les intentions et les conditions du retour en terre
natale. Par cette recherche elle a tenté d’approfondir les explications sur
cette nouvelle génération de migrants, sujet sur lequel il y a encore très peu
de données. Cet article de Y-Ling Chi est dons en plein dans le sujet de notre
cours, sur la migration chinoise. D’autant plus que l’auteur aborde la question
du retour, pour la première génération le retour était presque toujours
certaine contrairement aux migrants de la deuxième cohorte. Cette nouvelles
caractéristique est donc au cœur des politiques chinoises; il faudra repenser
la planification et l’urbanisation des villes maintenant surpeuplées; revoir le
développement des zones rurales pour amoindrir cet exode vers les villes ainsi
que revoir le concept même de migrant puisque de plus en plus les chinois, au
lieu de partir temporairement, quittent leur terre natale pour s’installer
définitivement en ville.
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