lundi 15 octobre 2012

Conflits villageois dans la Chine du XXe siècle


Steven Peng-Seng 

Bianco, Lucien. « Conflits villageois dans la Chine du XXe siècle ». Études rurales, numéro 157-158 (2001). p.43-63. 

L'article « Conflits villageois dans la Chine du XXe siècle », publié dans la revue Études rurales, a été écrit par Lucien Bianco, un historien et sinologue français. Il est spécialisé dans l'histoire paysanne chinoise du 20e siècle. Il a entrepris des études à l'École nationale des langues orientales. En 1968, il est diplômé en histoire et a fait un mémoire sur l'histoire de la Thaïlande. Il est présentement directeur de recherche émérite au Centre national de la recherche scientifique et est directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales retraité. Il a écrit de nombreux articles et quelques livres sur l'histoire chinoise. Son livre, publié en 1968, Les origines de la révolution chinoise 1915-1949 fut très important dans les études chinoises en France. Plus tard,  en 2003, il publia Peasants Without the Party : Grass-Roots Movements in Twentieth-Century China qui gagna le prix Levenson.  

Dans l'article présenté ici, Bianco aborde l'histoire des xiedou du 20e siècle en Chine. Le terme xiedou désigne une sorte de conflit entre les lignages ou entre les paysans qui peut s'étendre à un conflit collectif, une vendetta ou une petite guerre privée. Cependant, comme le mentionne l'auteur, les xiedou ne sont pas des conflits dirigés envers l'État, ni entre les pauvres et les riches. En fait, ce genre de conflit est souvent à l'origine d’une rivalité ancestrale ou d’une haine entre lignages, clans, villages ou voisins. Dans ce texte, l'auteur tente de cerner la notion de xiedou au 20e siècle en Chine en le situant dans l'espace spatio-temporel, en tentant de trouver les causes et en établissant des liens de continuités tout au long du siècle.  
Lucien Bianco supporte son texte en utilisant plusieurs sources secondaires (d'autres articles et livres) et sources premières dont les Wenshi ziliao, documents historiques et sorte de mémoires collectifs publiés par la CPCPC (Conférence politique consultative du peuple chinois), et les Xianzhi, monographie locale consacrée à chaque préfecture. Il emploie à plusieurs reprises ces matériaux pour cerner l'étendue des xiedou à travers le 20e siècle en établissant le nombre de xiedou par période. Ainsi, le texte de Bianco tente d'apporter de nouvelles données dans l'étude des xiedou, mais tente également de cerner les difficultés du recensement dans le domaine. À partir de ces données recensées, celui-ci tente d'analyser et expliquer les xiedou en découpant le 20e siècle en période.  
Dans le cadre de notre cours, l'article de Bianco traite d'un aspect important qui caractérise le monde rural chinois: les xiedou.  En effet, comme l'auteur le mentionne, les xiedou remontent bien avant le 20e siècle et donc, reflètent une certaine continuité dans l'histoire chinoise dont on retrouve encore les traces aujourd'hui en Chine. Bien que le texte aille au-delà de la période traitée dans le canevas, celui-ci nous permet de comprendre un phénomène de la vie rurale chinoise puisque l'auteur en analyse ses causes et origines. Cependant, les sources premières utilisées par celui-ci doivent être considérées avec soin étant donné qu'elles ne recensent pas tous les xiedou, et  surtout qu'elles ont été écrites par des auteurs qui auraient pu omettre des détails dus aux politiques de publications de la collection de Wenshi zilao du PCC. Effectivement, Bianco reconnait certaines failles de ces sources, mais décide quand même de les utiliser étant donné qu'ils sont des sources importantes dans les études chinoises. Il compense ces failles en apportant diverses théories pour expliquer l'évolution des xiedou. Certes, malgré la faille de ces sources, l'auteur réussit tout de même à dresser un portrait cohérent de l'évolution des xiedou à travers le 20e siècle. 


Aucun commentaire: