lundi 15 octobre 2012

Marketing and Social Structure in Rural China : Part II


Billet de Jocelyn Morand-Contant

Skinner G. William, « Marketing and Social Structure in Rural China : Part II », The Journal of Asisan Studies, Vol. 24, No. 2 (Feb. 1965), p.195.-228.

G. William Skinner est un anthropologue et était également professeur à l’Université Cornell en anthropologie et en études asiatiques. Il a fait ses études à Cornell et a terminé son doctorat en anthropologie en 1954. Ses études sur la Chine ont une approche régionale et il utilise beaucoup les cartes qu’il considère comme données-clés en ethnographie. Il est décédé depuis 2008.

Dans cette deuxième partie de l’analyse des marchés en Chine rurale, Skinner décrit au lecteur l’évolution que subit la Chine rurale entre les années 1900 et 1950. Il explique tout d’abord que la configuration des villages n’est pas la même entre les régions côtières/planes et les régions montagneuses/collinaires. Les premières régions ont des villages plus populeux et plus grand que ceux en montagnes. Cela fait en sorte que les nouveaux villages en régions côtières/planes ont plus de difficulté à se tailler une place que les villages en région montagneuse/collinaire qui ont eux de grands espaces pour croître. Skinner dit qu’il y a un lien de corrélation entre la grandeur des villages ainsi que la productivité agricole. Plus la région a de grands villages, plus sa productivité agricole est grande.
Skinner explique également qu’avec le temps, les marchés mineurs (plus petit marché) se transforment en marchés standard (2e plus petit du modèle des 6 marchés) et ces derniers se transforment en marchés intermédiaires (3e plus petit). Cela s’explique du fait que plusieurs marchés mineurs sont créés suite à l’apparition de nouveaux villages et que c’est le seul mécanisme possible afin d’absorber le besoin des nouvelles familles. Ces nouveaux villages sont créés selon 2 critères par Skinner: l’augmentation de la densité du nombre de familles et l’augmentation du degré de participation des familles au marché.
De 1900 à 1950, le réseau des marchés ruraux n’a pas cessé de prendre de l’ampleur même si l’économie se modernisait sans cesse. La modernisation des marchés a fait en sorte que les grands marchés se sont davantage interconnectés et que les petits marchés ont disparu tranquillement. Grâce à la modernisation des transports, les paysans peuvent maintenant se déplacer plus loin et peuvent profiter des bas prix dans les plus grands marchés. En allant dans ces marchés, ils délaissent leurs marchés locaux plus petits et ces derniers meurent tranquillement. Ces grands marchés ont toujours une forme hexagonale, mais ils sont composés de 4 anneaux de villages (au lieu de 2) et d’environ 60 villages (au lieu de 18).
Skinner termine son article en expliquant que la modernisation des marchés ruraux crée un paradoxe. Lorsque le réseau commercial du paysan augmente, sa communauté diminue également au même rythme. Le paysan ne connait plus autant les gens dans les villages avoisinants et s’identifie davantage à son village. Finalement, Skinner dit qu’en 1948, environ 10 % du marché traditionnel chinois s’est modernisé.

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