Billet de Jocelyn Morand-Contant
Skinner G. William, « Marketing and Social
Structure in Rural China : Part II », The Journal of Asisan Studies, Vol. 24, No. 2 (Feb. 1965),
p.195.-228.
G. William Skinner est un
anthropologue et était également professeur à l’Université Cornell en
anthropologie et en études asiatiques. Il a fait ses études à Cornell et a
terminé son doctorat en anthropologie en 1954. Ses études sur la Chine ont une
approche régionale et il utilise beaucoup les cartes qu’il considère comme
données-clés en ethnographie. Il est décédé depuis 2008.
Dans cette deuxième partie de
l’analyse des marchés en Chine rurale, Skinner décrit au lecteur l’évolution
que subit la Chine rurale entre les années 1900 et 1950. Il explique tout
d’abord que la configuration des villages n’est pas la même entre les régions
côtières/planes et les régions montagneuses/collinaires. Les premières régions
ont des villages plus populeux et plus grand que ceux en montagnes. Cela fait
en sorte que les nouveaux villages en régions côtières/planes ont plus de
difficulté à se tailler une place que les villages en région
montagneuse/collinaire qui ont eux de grands espaces pour croître. Skinner dit
qu’il y a un lien de corrélation entre la grandeur des villages ainsi que la
productivité agricole. Plus la région a de grands villages, plus sa
productivité agricole est grande.
De 1900 à 1950, le réseau des
marchés ruraux n’a pas cessé de prendre de l’ampleur même si l’économie se
modernisait sans cesse. La modernisation des marchés a fait en sorte que les
grands marchés se sont davantage interconnectés et que les petits marchés ont
disparu tranquillement. Grâce à la modernisation des transports, les paysans
peuvent maintenant se déplacer plus loin et peuvent profiter des bas prix dans
les plus grands marchés. En allant dans ces marchés, ils délaissent leurs
marchés locaux plus petits et ces derniers meurent tranquillement. Ces grands
marchés ont toujours une forme hexagonale, mais ils sont composés de 4 anneaux
de villages (au lieu de 2) et d’environ 60 villages (au lieu de 18).
Skinner termine son article en
expliquant que la modernisation des marchés ruraux crée un paradoxe. Lorsque le
réseau commercial du paysan augmente, sa communauté diminue également au même
rythme. Le paysan ne connait plus autant les gens dans les villages avoisinants
et s’identifie davantage à son village. Finalement, Skinner dit qu’en 1948,
environ 10 % du marché traditionnel chinois s’est modernisé.
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