dimanche 14 octobre 2012

La Vie des paysans chinois


Patrick Forest

Arthur H. Smith,  La Vie des paysans chinois. Traduction par B.Mayra et le Lt-Cl de Fonlongue, Paris, Libraire Payot, 1930, chapitre 1 à 3.

 La vie des paysans chinois est un livre publié originalement en anglais, en 1899, et écrit par Arthur Smith, un missionnaire présent en Chine de 1872 jusqu’à la moitié des années 1920. Ses trois livres portant sur la Chine, Village Life in china; a Study in Sociology, China in Convulsion et Chinese Characteristics, on fait de lui le missionnaire le plus connu aux États-Unis.  Il sera d’ailleurs au cœur de l’action lors de la révolte de boxers, étant parmi les assiégés à Pékin.

Dans La vie des paysans chinois, l’auteur tente de dresser le portrait de la vie rurale en Chine, chaque chapitre s’attardant sur un aspect. Le chapitre 1 s’attarde sur l’aspect global du village et de sa place en Chine. Pour ce faire, il tente d’estimer la population rurale via les données fragmentaires dont il dispose.  Cette étude démographique rencontre un problème notable : le manque d’intérêt des Chinois pour les questions de statistique. Il va tout de même citer deux études, une donnant environ 531 personnes par mille carrés et l’autre donnant 2 129 personnes par mille carrés à l’extérieur des villes.



 Il enchaîne avec un chapitre dédié aux maisons chinoises et sur l’urbanisme des villages mettant l’emphase sur les problèmes. À ses yeux, les villages se sont développés sans planification, traversée par des routes aux tracés fantaisistes, et les habitations sont mal construites, sujettes aux effondrements, mal isolées et mal ventilées. Sa description de la cour donne une assez bonne idée de sa vision des maisons chinoises, parlant d’un lieu confus où enfants, chiens, chats et poulets jouissent d’une totale liberté.

Le dernier chapitre étudié porte sur les noms des villages. Ici, l’auteur critique ouvertement le système ou plutôt l’absence de système. Souvent, les villages reçoivent le nom de la première famille à s’y être établis ou d’un élément géographique ou construit en dur digne de mention. Or, il arrive souvent que plusieurs villages possèdent la même famille d’origine,  multipliant les villages s’appelant Wang par exemple. Il sera alors coutume de rajouter un adjectif, par exemple le «Grand village Wang», pour les différenciés, mais l’absence de véritable contrôle unifié rends la vie bien compliquée à toute personne se déplaçant en campagne. Pour rajouter à la complexité, il arrive qu’un fait divers produise un changement de nom, comme une certaine ville nommée «Dent Tombés» après qu’un policier ai perdu une dent, ou encore que certaine ville possédant deux noms, comme c’est le cas pour «Magasin d’eau amère» qui s’appelle également «Magasin d’eau douce».

Ce texte est d’une grande utilité pour notre cour, mais doit être lu d’un point de vu critique. S’il est un trésor d’information au sujet de la vie rurale en Chine, l’auteur semble en avoir une vision plutôt biaisée, n’y voyant souvent que les aspects négatifs. Néanmoins, ces trois chapitres donnent un cadre physique à notre étude des villages nous permettant de mieux cerner la vie quotidienne des Chinois ruraux. 

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