lundi 15 octobre 2012

Enquête sociologique sur la Chine, 1911-1949


Virginie LEDUC (Billet 1)

Linshan Hua, Isabelle Thireau, Enquête sociologique sur la Chine, 1911-1949. Paris : PUF, 1996. 315 p.

Hua Linshan et Isabelle Thireau sont tous deux chercheurs au Centre d’études sur la Chine moderne et contemporaine. Leur ouvrage Enquête sociologique sur la Chine, est l’une des premières et nombreuses collaborations qu’ils ont réalisées ensemble. Linshan est un historien et Thireau est une sociologue. 
Comme les auteurs l’indiquent dans leur introduction, cet ouvrage est né du projet de comprendre ce que le lien social tel qu’il s’élabore aujourd’hui dans le monde rural chinois, doit à l’héritage de périodes très contrastées de ce siècle. Enquête sociologique sur la Chine est une étude monographique qui analyse le lien social tel qu’il était vécu dans une localité du sud de la Chine entre 1911 et 1949. Le choix de la localité, celle de la région de Conglou dans le district de Taishan de la province de Guangdong, c’est fait un peu naturellement puisqu’il s’agit en fait la localité d’origine de l’un des auteurs (Hua Linshan).  Le but de cet ouvrage, était, pour les auteurs, de procéder à l’analyse d’une seule et même localité avant et après 1949 (cet ouvrage, qui aborde les années 1911 à 1949, est en fait la première partie d’un projet qui s’étendrait bien au-delà de 1949). La localité étudiée est caractérisée par l’importance des rapports lignagères et des groupes localisés, organisés selon le principe de descendance patrilinéaire. Ce livre porte donc sur le lignage de Mai de Conglou, lequel rassemble les habitants de onze villages. Pour arriver à leur fin, les auteurs, en plus d’utiliser des documents écrits, tels les archives locales ou généalogiques concernant la période avant 1949, ont eu recours à des entretiens avec 65 personnes (d’une durée de trois à soixante heures selon les personnes). Ces entretiens ont débutés en 1985 et se sont achevés en 1992. Les personnes entretenues pour le but de cet ouvrage sont soit des émigrants ayant vécus à Conglou, ou des Chinois qui y résident encore.

Chapitre V : Le village de Ping’an et les siens

Dans le village de Ping’an, les auteurs expliquent qu’il y existe quatre segments lignager. Au sein des villages, le segment lignager joue un rôle essentiel puisqu’il est chargé  à la fois de favoriser la coordination des activités villageoises et de défendre les intérêts des familles qui le composent. Ce chapitre met l’emphase sur les affaires publiques ou communautaires du village et des conflits qui peuvent en découler, à cause de la division en lignage. 
En général, les questions des routes, les ponts, de l’irrigation et de la sécurité sont toutes des dépenses et responsabilités obligatoires reliés au développement du village. Mais des querelles se font sans cesse sentir aussi puisque la communauté ne contrôle pas tout. Par exemple, avec le problème d’irrigation : les conflits éclatent la ou les responsabilités collectives s’arrêtent. Puisque même si tous sont attachés à la tâche ardue d’entretenir le réseau d’irrigation, chacun à malheureusement sa théorie sur la façon dont l’eau devrait s’écouler dans son champ. Un même réseau unit ainsi la plupart des champs de Ping’an. Pour tenter de régler les querelles, une fois l’an, est nommé un responsable de l’irrigation, choisi surtout pour ses compétences en la matière. Mais, les querelles éclatent, puisque le représentant n’est seulement responsable que l’eau se rende a une parcelle de terre, et non de comment elle se rend par la suite à l’autre parcelle de terre. Malgré les querelles incessantes sur plusieurs points quant à la vie communautaire, et le désir de promouvoir son propre segment lignager, les auteurs expliquent que la coopération est essentielle pour le bon développement du village.
  Cet ouvrage d’Isabelle Thireau et Hua Linshan est très bien documenté. L’analyse du lien social, en étudiant de très près une communauté locale est faite de manière très habile et nous renseigne bien sur la vie des paysans à l’époque étudiée. Les entretiens, qu’ont réalisés les auteurs, nous permettent d’avoir une vision plus complète du village.





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